L’Épître est une revue littéraire qui a pour but d’encourager à l’écriture. Menée par une équipe de professionnel·le·s en littérature, elle poursuit un travail de critiques et d’accompagnement à travers une double plateforme.

Faisant la part belle aux autrices et aux auteurs, la revue littéraire L’Épître est tout à la fois un lieu de découverte, un tremplin, un laboratoire, pour les autrices et auteurs débutant·e·s comme pour les écrivain·e·s chevronné·e·s.

Pour une publication sur le site, deux conditions : moins de 500 mots et une recherche de qualité. Le sujet, le genre comme le style sont libres et l’originalité est encouragée !

D’ordinaire, le costume est au service de la scène. Théâtre, Opéra, ballet ou cinéma, il habille les personnages, représente caractères et personnalités, indique une époque, un univers, un milieu. Et si on inversait les rôles ? Si c’était lui qu’on habillait ? C’est l’idée de 

Costumier·ères et auteur·es échangent leur place. Les premier·ères cousent, tissent, faufilent et filent toutes sortes de matières, racontent à l’aide de leur vocabulaire. Les second·es interprètent, parent les œuvres de leurs mots. 

 est une exposition qui prendra la forme de huit pièces, huit costumes créés pour l’occasion par Romane Terribilini, assistée des élèves de la 

 proposée par l’EPAI. Ces œuvres seront exposées avec 16 textes (2 par costume).

L’exposition aura lieu en juillet 2026 à 

, dans les espaces d’exposition de la Ville de Fribourg.

Ce projet, bénéficiant du soutien d’impulsion à des projets culturels collaboratifs de l’état de Fribourg, met à l’honneur une rencontre innovante entre mots et tissus tout en s’inscrivant dans une démarche de mentorat artistique entre professionnel·les et amateur·ices.

À partir d’un costume, imaginez un texte, bénéficiez d’un accompagnement par un·e auteur·e professionnel·le et participez à une proposition littéraire innovante !

Huit auteur·es professionnel·les ont été invité·es par 

 pour rédiger leur propre texte et accompagner les huit auteur·es amateur·es sélectionné·es. Il s’agit de Vincent Annen, Claudine Gaetzi, Sophie Jaussi, Alice Kübler, Jon Monnard, Olivier Pitteloud, Mélanie Richoz et Marilou Rytz.

La période d’écriture se déroulera de janvier à mars 2026. Les modalités de mentorats appartiendront aux binômes. 

Envoyez-nous une lettre de motivation, en format word ou PDF, à 

 avant le 18 septembre 2025. 
Cette lettre, de maximum deux pages, doit comprendre :

-       Vos coordonnées : nom, prénom, adresse, mail et numéro de téléphone

-       Vos motivations (en lien avec le projet, le mentorat, 

Les résultats de la sélection seront communiqués aux candidat·es fin septembre 2025.

Aucun prérequis littéraire n’est demandé.

COSTUME ! - Appel à participation

La revue littéraire basée à Fribourg, créée en 2013 par Matthieu Corpataux, modifie son organisation pour mieux répondre aux défis actuels du milieu culturel. Une co-direction menée par Audrey Mabillard et Valentin Kolly, en charge du travail éditorial, du développement de projets et de la coordination générale de la revue, est mise en place ; Matthieu Corpataux se focalisera quant à lui sur le réseautage, le rayonnement international et quelques projets-clés. 

alors qu’il était en première année d’Université à Fribourg, en 2013. Depuis, le projet s’est très largement développé : il s’est professionnalisé en 2018, a remporté la bourse Livre+ (CIIP) pour la période 2021-2023, et s’implante progressivement à l’étranger, notamment en France et en Belgique francophone. Comptant aujourd’hui 15 salarié·es à temps partiel pour un budget annuel de 100'000 francs, 

s’enracine dans toute la francophonie. 

Pour mieux répondre aux défis stratégiques et logistiques que ce développement suppose, l’équipe a revu son organigramme. 

, déjà responsable de tout le travail éditorial, et 

, responsable de plusieurs projets d’envergure au sein de la revue (Green Valley, Enclume, Volume) s’allient pour assumer la co-direction des activités de la revue en Suisse, dès le 1er septembre 2025. Leur élection est apparue comme une évidence, selon Matthieu Corpataux : « Il était temps de passer la main. Je n’aurais pas pu rêver d’une meilleure succession qu’Audrey et Valentin, en qui j’ai une confiance totale. Cette décision est soutenue par toute l’équipe, persuadée que ces deux collaborateur·rices de longue date assumeront parfaitement leur nouvelle mission. » Le fondateur ne quitte pas 

pour autant : il répartit son engagement sur d’autres secteurs comme le développement de la revue à l’étranger. 

Audrey Mabillard et Valentin Kolly ont tous·tes deux un Master en langue et littérature française et une grande expérience du milieu culturel fribourgeois (FIFF, Textures, MEMO, PLF, FriScènes). La nouvelle co-direction prévoit de maintenir les projets les plus appréciés et de renforcer certains outils d’accompagnement à l’écriture littéraire. Les missions d’encouragement à l’écriture, de tremplin pour l’émergence et d’aide à la professionnalisation ne changent pas. De nouveaux projets sont déjà sur les rails, notamment 

, un outil de production et de diffusion pour la poésie qui verra le jour en janvier 2026. 

Une nouvelle co-direction pour L'Épître

Centenaire Jean Tinguely 
Une création de la revue littéraire L'Épître

Ce projet prend la forme d’un atelier de création d’une carte-machine personnalisée, qui en s’ouvrant manuellement déploie sa poésie. Inspiré des machines de Tinguely, l’atelier est composé de différentes étapes – la rédaction, le « caviardage », le découpage et la photographie. Il permet au public d’employer divers matériaux – notamment de récupération – et de les réassembler en vue de composer une carte-machine personnelle que les participants·es pourront conserver (ou envoyer, à la manière d’une carte postale).




Zoé Perritaz 
Léonie Pantillon
Silvain Monney
Inès Conti
Pauline Délez
Matthieu Corpataux 

17 mai | 10h-12h + 13h-16h
20 août | 14h-18h



MEMO - biblio&ludo+
Rue de l’Hôpital 2
1700 Fribourg

Ateliers "Machines de papier"

le lave-vaisselle finit son dernier tour :

je bois un verre de blanc offert par les piliers.

je suis surprise de voir leur intérêt quand je leur parle

ils aiment me voir traverser la frontière du bar devenir

l’une d’entre eux et oublient que je sais déjà tout.

sur mon vélo on me reconnait et on me salue

à tout va les habitudes des journées d’été

s’effilochent comme notre bœuf braisé.

Là, je la vois bien, Claire. Les flammes brûlent dans ses yeux. Elle tisonne et le bâton qu’elle utilise attrape le feu. Son profil net sur le sombre de la forêt s’éclaire. Il y a de la suie aux angles de son visage pendant qu’elle agite sa branche, heurte les pierres du foyer. Des étincelles éclatent en poussière orange et filent avec la fumée vers les étoiles. On ne les a jamais aussi bien vues. Enfin, là ça fait quelques jours. Est-ce qu’on s’habitue ? À nos pieds les deux assiettes du repas, léchées. On les lavera, pour révéler les fleurs dessinées sur la céramique brune, avec l’eau de la fontaine taillée dans un tronc, à côté du chalet. T’as déjà coupé du bois, toi ? Elle se marre, et puis elle arrête, en comprenant l’implication de ma question. On pense les deux à la hache, une ballerine plantée dans un billot, sous la forte saillie du toit à l’arrière du chalet, au froid de la roche.

la forme du monde

Comment toucher le pied de l'arc-en-ciel

N'est-ce pas merveilleux ?

Dix bouches cousues

Ana Sweet Pie

facile l'été

Le grand bouleversement

Bye-bye nénés

La blessure

minérale sans bulles

Le retour d'Uli S.

Volume XI

Tout va vite, très vite, trop vite
Derrière la vitre
Baffée de branches
Giflée de feuilles
Écran cathodique aux grésillements verts
Un pin plane
Suivi d’un érable
D’un bouleau
Les autres troncs ploient, choient, craquent, se fendent, s’éciment
Le parc Gallet se décime

Sauver la planète n’a jamais été aussi facile

Chaque fois qu’il y pense c’est tous les souvenirs qui remontent. Surtout que leur histoire remonte à il y a bien longtemps. Patrice et Simon sont allés à l’école ensemble. C’est dans une campagne industrielle qu’ils ont grandi loin des immeubles et des clubs de techno. Ce genre de campagne où si ton père est électricien tu le seras aussi. Ce genre de campagne où tu rencontres ta meuf à l’auberge tu restes marié toute ta vie avec même si tu lui fous des beignes. Ce genre de campagne où ta meuf c’est forcément une meuf. Ce genre de campagne où il y a des maisons individuelles
pour faire comme les Américain·es. Ce genre de campagne où l’épicerie sent le fromage de chèvre et n’en vend même pas. Ce genre de campagne où la pensée politique générale est une orgie de lointaines valeurs religieuses, de discours réactionnaires et de théories complotistes. Ce genre de campagne où la violence est partout. Ce genre de campagne sors pas du moule sinon t’étonne pas que ton arcade pisse le sang.


Un pique-nique

svaebreen

(out)burst

Hawaï-sur-Garonne

Café froid

Scène vide : un homme, une femme

essais-erreurs

Télégramme pour personne

La corde sensible

Non-lieu commun

Lennie

encore le monde

Tempête

N'importe quelles vies

Volume X

Je verrai bien où m’amènera la journée

Que peut-être je devrais pas me trouver là

Dans cette décharge à cinq heures du mat’

Dans cet environnement factice et désuet

Dans une semaine je débarrasserai cette chambre

Qui accueille mes rages mes cris mes pleurs mes descentes

Cette pièce vide empoussiérée que j’occupe

Pensées au lever un matin d'hiver

Ma maison s’écroule autour de moi. Je suis envahie par la moisissure. 

Je la sens à l’intérieur de mon corps. Dans ma gorge, sous ma langue et sur ma langue. Je respire avec peine. 

La maison est très vieille. Nous avons subi deux inondations l’année dernière. C’est derrière nous maintenant. Après l’eau, remontent les sels. Et fleurissent les champignons. 

Je nettoie mes draps, je lessive mes murs, je traite les pierres, les poutres, le bois. Le cuir. 

J’inspecte mes sols. J’aère en grand. 10 minutes, 15 minutes. Chaque matin. Tous les soirs. J’interroge les capteurs d’humidité. Je recharge les aspirateurs bleus. Je sors marcher une heure. Deux. 

Je travaille derrière ma table. Je regarde la télévision. Je vais me coucher dans ma chambre. Celle que je ne partage avec personne bien que je vive à deux. J’ai un grand lit à moi. En théorie c’est encore notre chambre à nous. Mais il y a seulement une table de chevet. Et mes affaires dans l’armoire. Il y a des affaires à lui aussi. Ouf. Encore des affaires à lui dans la chambre. Ouf. 

Redormirons-nous ensemble un jour ? J’espère que nous redormirons ensemble un jour. J’hypernuise, j’insomnise seule, je ne peux pas gérer les grondements de son corps, ses sursauts, sa chaleur. Si, sa chaleur je voudrais gérer. 

Mes cauchemars prennent beaucoup de place dans mon lit de toute façon. 

Est-ce que ma maison s’écroule autour de moi ? On a toujours su les travaux qu’il y avait à faire ici. La masse de travaux. On s’y est impliqué à deux. Il s’y est collé seul. Et moi, je travaille derrière ma table. Tout va bien. Tout va bien jusqu’à ce que je dise : ça ne va plus. J’ai mal au cœur, j’ai mal aux yeux : je dis à lui.

C’est l’erreur, je la connais. Je l’ai faite déjà. Ça implique dire la douleur. Ouvrir mon ventre, avec un grand couteau à pain, exhiber pour lui. Il déteste mon rouge. Quand je montre la peine, il hurle le dégout et la haine. Je sais, je sais, je sais. Je continue d’espérer néanmoins. Quelque chose comme un mot, un geste. Un réconfort, une tendresse. Je voudrais, recevoir, un ça va aller. Ça va aller, ma chérie. C’est toi et moi. Ça ira mieux. 

Quand il montre sa peau retournée, toujours je ressens la tendresse. N’importe, la colère initiale. Je ne comprends pas pourquoi lui, non. Je n’arrive pas à comprendre. Je remets tous mes choix de vie en question. Il dit : rien ne va plus quand tu ne vas plus. 

Je me sens seule et abandonnée. Je me sens empoisonnée de l’intérieur. Est-ce ma maison qui transpire le poison ? Ou ma tête à cause de l’angoisse ? Qui dévore avec ses dents malades. Ou bien c’est lui ? Je lui ai dit : je vais partir, un jour, peut-être. Quand tu blesses. 

J’ai dit merci. On verra si j’ai le courage. 

Je cherche toujours la maison

Bastien Hauser est écrivain, diplômé de philosophie et de littérature comparée à l’Université de Genève ainsi que du master 

 de La Cambre à Bruxelles. En 2024, il publie 

 (Actes Sud), son premier roman, lauréat du prix Terra Nova de la Fondation Schiller.

Atelier d'écriture avec Bastien Hauser

Alice Bottarelli est autrice, éditrice, animatrice d’ateliers d’écriture et chercheuse en littérature. Son premier roman, 

, remporte le Prix George Nicole 2022, suivi par 

 (Prix SEV 2023). Après une résidence à la Fondation Jan Michalski avec Marilou Rytz et Stéphanie Cadoret, elle coécrit le 

Voyage du Nautiscaphe et de sa cheminée dans la fosse des Nouvelles-Hébrides

 (2024). Membre du collectif AJAR, Alice pratique la performance scénique. Elle travaille à des mandats de dramaturgie, de mentorat littéraire, de critique et de médiation.

Atelier d'écriture avec Alice Bottarelli

Antoinette Rychner, née en Suisse en 1979, diplômée de l’Institut Littéraire, écrit du théâtre et de la prose. Plusieurs de ses pièces sont publiées aux éditions les Solitaires Intempestifs.
Son premier roman, 

 (Buchet-Chastel, 2015), lui vaut un Prix suisse de littérature en 2016. 

, (idem, 2020) rencontre un large écho auprès du public et des médias francophones. 

troisième roman, paraît en 2025 aux éditions Fugue. Elle crée également des performances littéraires.

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Pensées au lever un matin d'hiver

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