Tête en l'air
Les écoulements de sphères ce soir
Follement font d’un deuil une mélodie
Saignent comme un bégonia
Aux croisements de la mer verte
et jaune comme un ballon
Et piquée d’agapanthes aussi
Je la tiens encore dans mes bras
Je m’en souviens je la parcourais comme un corsaire
Les marronniers dessinaient des frontières
J’y voyais dedans des nids-de-pie
aux filets remplis de plumes
J’avais dix ans
et le cœur déjà rongé par la pluie
Les rives océaniques je les imaginais de loin
Je glissais en silence des prières
le long des nefs végétales
Je déchirais les joues creuses des vallées
passant sous des arcades invisibles
Je m’ouvrais la poitrine
pour y faire entrer des pommiers
Je ne savais rien encore et mes talons
étaient mous comme un drap blanc
De mes pitreries je composais de grands bouquets
Que je ramenais à ma mère
Parce que j’étais triste j’étais si triste
de lui voir la moindre larme poindre au coin des yeux
Elle les avait épais et bleus
Longeant les faces blanchies des eaux-vives
j’étais seul dans la mer des blés clairs
elle était ronde comme un lilas
Je m’en souviens je la parcourais comme un corsaire
Follement font d’un deuil une mélodie
Saignent comme un bégonia
Aux croisements de la mer verte
et jaune comme un ballon
Et piquée d’agapanthes aussi
Je la tiens encore dans mes bras
Je m’en souviens je la parcourais comme un corsaire
Les marronniers dessinaient des frontières
J’y voyais dedans des nids-de-pie
aux filets remplis de plumes
J’avais dix ans
et le cœur déjà rongé par la pluie
Les rives océaniques je les imaginais de loin
Je glissais en silence des prières
le long des nefs végétales
Je déchirais les joues creuses des vallées
passant sous des arcades invisibles
Je m’ouvrais la poitrine
pour y faire entrer des pommiers
Je ne savais rien encore et mes talons
étaient mous comme un drap blanc
De mes pitreries je composais de grands bouquets
Que je ramenais à ma mère
Parce que j’étais triste j’étais si triste
de lui voir la moindre larme poindre au coin des yeux
Elle les avait épais et bleus
Longeant les faces blanchies des eaux-vives
j’étais seul dans la mer des blés clairs
elle était ronde comme un lilas
Je m’en souviens je la parcourais comme un corsaire